Parvis de La Treille

Située dans le quartier du Vieux-Lille, la cathédrale Notre-Dame-de-la-Treille et son parvis, la place Gilleson, du nom d’un chanoine qui fit construire un ensemble de maisons au xviie siècle, sont à l’emplacement de l’ancienne motte castrale de Lille, mentionnée par la charte de 1066 par laquelle le comte Baudouin V de Flandre dote la collégiale Saint-Pierre récemment fondée. Ce site est au centre du noyau originel de la ville de Lille, à proximité du port primitif de Lille sur la Basse Deûle et du croisement de routes vers Ypres, Gand et Paris. Son histoire au Moyen Âge est cependant assez mal connue. Sur les plans de la fin du xvie siècle au xviiie siècle, la motte apparaît comme un espace peu construit.
Un ensemble de loisirs, le « cirque » comprenant jardin anglais sur la colline, théâtre, café, bibliothèque, bains, aménagé en 1801 déclina après un engouement éphémère. La butte devenue une friche fut arasée par les ouvriers des ateliers nationaux en 1848. La cathédrale Notre-Dame-de-la Treille fut édifiée de 1857 à 1999 sur ce terrain acheté par la commission de l’œuvre Notre-Dame de la Treille et Saint-Pierre en 1853.
La cathĂ©drale Notre-Dame-de-la-Treille de Lille est la cathĂ©drale de Lille, dans le dĂ©partement français du Nord en rĂ©gion Hauts-de-France. De style nĂ©o-gothique, elle est situĂ©e dans le quartier du Vieux-Lille, à l’emplacement de l’ancienne motte castrale. ÉlevĂ©e en l’honneur de la Vierge Marie sous le vocable de Notre-Dame-de-la-Treille, du nom d’une statue miraculeuse qui fait l’objet d’une dĂ©votion particulière Ă Lille depuis le xiiie siècle, la cathĂ©drale n’est Ă l’origine qu’une chapelle votive. Ensuite, promouvoir la crĂ©ation d’un siège Ă©piscopal Ă Lille, qui appartient alors Ă l’archidiocèse de Cambrai, crĂ©ation jugĂ©e indispensable pour asseoir le statut de capitale religieuse de la ville et disposer des ressources nĂ©cessaires Ă la moralisation d’une population ouvrière qui ne cesse de croĂ®tre sous les effets de la rĂ©volution industrielle.
C’est pourquoi l’Ă©difice est conçu d’emblĂ©e par ses commanditaires comme une future cathĂ©drale. EngagĂ©e en 1856, la construction de l’Ă©glise rencontre ensuite de nombreuses difficultĂ©s, en particulier pour rĂ©unir les financements nĂ©cessaires Ă la poursuite des travaux. Le 25 octobre 1913, après plusieurs dĂ©cennies d’activisme des milieux catholiques lillois, l’archidiocèse de Cambrai est divisĂ© en deux pour donner naissance au diocèse de Lille et Notre-Dame-de-la-Treille devient cathĂ©drale. En 2008, à la suite du remaniement des provinces ecclĂ©siastiques de France engagĂ© Ă la fin des annĂ©es 1990, Lille est Ă©levĂ©e au rang d’archevĂŞchĂ© et la cathĂ©drale devient cathĂ©drale mĂ©tropolitaine, siège de l’archevĂŞque qui a autoritĂ© sur les diocèses d’Arras, Cambrai et Lille.
ÉrigĂ© face au portail sud afin d’abriter les cloches donnĂ©es Ă l’Ă©glise Ă l’occasion du solennel couronnement de la statue miraculeuse, le 21 juin 1874, le campanile Saint-Nicolas est construit Ă la hâte, en briques avec quelques pierres sur des fondations d’Ă peine un mètre de profondeur. Haut de 35 mètres, il comporte quatre niveaux, aveugles pour les premiers, ajourĂ© d’ouĂŻes et de baies jumelĂ©es pour le dernier dont la partie supĂ©rieure est occupĂ©e par les cadrans d’une horloge. Quatre frontons triangulaires forment pignon pour soutenir une terrasse Ă garde corps en bois.
Au premier Ă©tage, sont installĂ©s le cylindre de ritournelles et le clavier d’un carillon posĂ© en 1924, au deuxième Ă©tage se trouvent les trois cloches aiguĂ«s de la sonnerie et le carillon de 42 cloches (dont une manque aujourd’hui) et au troisième Ă©tage, les trois cloches graves de la sonnerie. Manifestement provisoire, le campanile ne doit sa survie qu’Ă l’abandon de la construction des tours en façade.
Vous pourrez trouver, dans le parc qui jouxte la Cathédrale de la Treille, une statue d’un ancien ecclésiastique de l’église, le cardinal Achille Liénart. Il a tenu office de 1928 à 1968 et était connu pour être un serviteur de Dieu très fervent. A sa mort, il fut enterré à Saint-André, et une statue lui faisant honneur fut installée dans le parc en 1986. Mais depuis, plusieurs témoignages affirment avoir vu la statue s’animer, traverser le portail Sud pour rejoindre le choeur de l’église, laissant son pied d’estale vide le temps d’une prière. Ses aller-retours ne semblent pas fréquents, et se font toujours au beau milieu de la nuit. Parfois, au détour de vos promenades nocturnes, vous apercevrez peut-être le pied d’estale de la statue du cardinale vide…
Cette curieuse bâtisse dĂ©tonne avec sa façade très colorĂ©e, son ponton d’accès qui permettait de franchir un ancien canal aujourd’hui comblĂ©, sa grille, ses deux fenĂŞtres et son mascaron grimaçant pour Ă©loigner les mauvais esprits. Elle est souvent considĂ©rĂ©e Ă tort comme la plus petite maison de Lille alors qu’elle n’est en rĂ©alitĂ© qu’un passage pour accĂ©der Ă un immeuble de la place du Lion d’Or voisine.
Cette façade fait surtout partie d’un large pourtour de bâtiments magnifiques qui nous font pĂ©nĂ©trer dans un autre espace temps. En un mĂŞme lieu, officiellement appelĂ© place Gilleson, se cĂ´toient l’Ă©crasante cathĂ©drale Notre-Dame de la Treille entourĂ©e d’une historique maisons en bois, de bâtiments modernes ou encore de maisons flamandes datant du XIXe siècle. Pour expliquer cette implantation tout en rond, il faut savoir que le centre de la place Ă©tait une motte fĂ©odale oĂą, avant que la cathĂ©drale ne s’y installe, Ă©tait Ă©rigĂ©e une tour de guet entourĂ©e par des canaux de la DeĂ»le qui traversaient toute la ville. Une fois les canaux assĂ©chĂ©s au dĂ©but du XXe siècle, les maisons autour de la cathĂ©drale ne furent pas dĂ©truites. Bien au contraire, le patrimoine a Ă©tĂ© soigneusement prĂ©servĂ© laissant facilement voir, encore de nos jours au niveau des sous-sols apparents, les lits des anciens canaux.
Cette maison n’en est pas une, c’est un passage, comme celui des 3 anguilles