Rue de la Monnaie

hospice

Jeanne de Constantinople, comtesse de Flandre, fonde en 1237 dans l’enceinte de son propre palais un hôpital qu’elle dote richement. En 1243, elle fait don des moulins de Lille et de Wazemmes à son Hôpital de Lille ainsi que du droit de banalité des moulins qu’elle possède sur toute la banlieue de Lille et que l’on appelait la Mannée de Lille. Cette mannée comprenait les villages qui s’inscrivaient à l’intérieur d’un territoire autour de Lille, de circonférence à égale distance de Seclin, Anstaing et Tressin. Par la suite, ce droit fut confirmé par les différents souverains régnant sur la Flandre jusqu’à son abolition en 1789. En 1245, les frères et sœurs de la communauté adoptent la règle de saint Augustin.

De l’établissement primitif réservé aux malades pauvres, aux pèlerins et aux passants, il ne reste rien, un incendie dans la nuit du 11 avril 1468 l’ayant entièrement détruit. La salle des malades est reconstruite entre 1468 et 1472 et le rez-de-chaussée du bâtiment de la communauté religieuse des Augustines entre 1477 et 1482.

À la suite d’un nouvel incendie, le 17 mars 1649, qui détruit la chapelle et certains bâtiments conventuels, on élève ou reconstruit l’étage du bâtiment de la communauté pour abriter le dortoir des sœurs (1649-1652). En 1650, Julien Destrée édifie le bâtiment bordant la rue de la Monnaie, dont la façade est louée à des artisans et commerçants, puis, de 1652 à 1657, on termine les travaux en bâtissant une nouvelle chapelle rehaussée et séparée de la salle des malades par un jubé suivant les recommandations du concile de Trente.

Le plafond en bois de la salle des malades est alors décoré de tapisseries datant de 1704. La cour d’honneur est fermée à l’ouest par un dernier bâtiment achevé en 1724. Le bâtiment reste le principal hôpital lillois jusqu’à la fin du xviiie siècle.

À la Révolution française, les malades sont transférés à l’hôpital Saint-Sauveur. L’hôpital Comtesse, appelée ainsi en souvenir de sa fondatrice, est transformé en hospice pour vieillards et en orphelinat, dit des Bleuets, après la Première Guerre mondiale.

Désaffecté en 1939, l’hôpital fait l’objet en 1943 d’un bail emphytéotique entre la municipalité lilloise et l’administration des hospices qui stipule l’obligation de le transformer en musée.

Les bâtiments du xve et du xviie siècle ont été classés Monuments historiques par un décret du 14 avril 1923. Les façades et toitures de l’ensemble des autres bâtiments ont été classés Monuments historiques par arrêté du 26 février 1991.