Place aux Bleuets

Cette place n’était au Moyen Âge que l’espace dégagé et enclos des barrières d’octroi devant la porte Saint-Jacques. Le faubourg de Courtrai se développe le long du chemin du même nom avec ses guinguettes construites pour des raisons traditionnelles et défensives : en bois.

À ce moment-là, l’entraînement des compagnies d’archers et d’arbalétriers a encore lieu dans les lices du château de Courtrai. C’est grâce à leur aide que Jeanne Maillotte : héroïne lilloise, arrive à repousser une attaque de hurlus (protestants) en 1582.

Ce quartier va devenir intra muros lors du cinquième agrandissement de Lille (1617-1620). La place va garder sa forme d’origine en patte d’oie, et elle va se border de maisons en dur. La tradition de l’archerie va d’ailleurs perdurer sur le site, dans un jardin de l’arc, aménagé dans les maisons du rang des Arbalétriers qui datent de 1640 (de style renaissance flamande).

Après le rattachement de Lille au royaume de France à la suite du traité d’Aix-la-Chapelle, le style des maisons va changer, plus rigide, plus français. La place porte le nom de « place de l’Arc » (légende retrouvé sur les plans du xviie siècle). Elle est pavée en 1685 et prend sans doute à cette occasion sa désignation actuelle de « place aux Bleuets », car le tir au papegai se déroulera désormais sur l’esplanade nouvellement construite au lieu-dit de la perche à l’oiseau.

Elle prend le nom de « place des Droits de l’homme à la Révolution ».

Jeanne Maillotte est un personnage légendaire de l’histoire de Lille, qui aurait contribué à repousser une attaque des hurlus en 1582. Un récit du XIXème siècle évoque un épisode historique lillois situé dans le contexte des conflits religieux du XVIème siècle entre catholiques et protestants : en juillet 1582, une bande de hurlus aurait attaqué la ville de Lille par le faubourg de Courtrai, provoquant la stupeur de la population. Une cabaretière du nom de Jeanne Maillotte travaillant dans une échoppe de la place des Bleuets aurait alors alerté les archers de la confrérie de Saint Sébastien et galvanisé la résistance des habitants au point de parvenir à repousser cette attaque. Si l’existence de ce personnage n’est pas prouvée, la légende a eu du succès, suscitant des œuvres d’arts, chansons populaires (un poème du chansonnier Alexandre Desrousseaux par exemple), l’inauguration d’une statue à Lille en 1935 et la création d’une géante en 2004.

Une statue de l' »héroïne » se trouve Avenue du Peuple Belge. Même si elle n’a probablement pas pris les armes pour repousser l’envahisseur que on aime à le faire croire, il y a probablement une femme courageuse qui donna l’alerte derrière cette légende et qui inspira les Lillois.