Musée des Canonniers

Ouvert uniquement le samedi de 10h à 17h

C’est dans l’ancien couvent des Soeurs Clarisses dites Urbanistes d’Oudenaerde que le musée déploie ses collections. Ce bâtiment datant du début du XVIIIe siècle est précédé d’une monumentale porte d’entrée en arc de triomphe où les colonnes porteuses sont remplacées par des futs de canons. Une inscription court sur l’entablement : »Napoléon Ier Empereur aux Canonniers de Lille » suivi du rappel des différents sièges auxquels participa le bataillon. Cette évocation de Napoléon se poursuit dès le hall d’entrée du musée où des gravures rappellent l’action de l’Empereur en faveur de la ville et des Canonniers. C’est en juillet 1803 que le Premier Consul effectua son premier voyage à Lille en compagnie de Joséphine. Il inspecta les fortifications et visita une exposition de produits industriels et artistiques à la Vieille Bourse. Satisfait, Bonaparte prit des mesures favorables aux Lillois (transfert de la préfecture de Douai à Lille, liberté de la culture du tabac, création d’une école secondaire). C’est à cette occasion que Napoléon décida de réorganiser en un bataillon les Canonniers en récompense de leurs brillants états de service durant le siège de 1792 (décret du 13 fructidor an XI). Un deuxième décret daté du 2 thermidor an XII (21 juillet 1804) leur fit don de l’ancien couvent des Soeurs Urbanistes. L’Empereur effectua une seconde visite à Lille en mai 1810 cette fois en compagnie de Marie-Louise pendant laquelle les Canonniers Sédentaires fournirent deux pelotons d’honneur pour la garde du couple.

Le bataillon des canonniers sédentaires de Lille est une unité de l’armée française. Il est l’héritier des traditions de la Confrérie de Madame sainte Barbe.

Créée le 2 mai 1483, la « confrérie des canonniers et couleuvriniers » de Lille est alors appelée confrérie de sainte Barbe. Elle participe dès lors à la défense de la ville avec les armes de l’artillerie. Ainsi, lorsque Louis XIV fait le siège de la ville, les Canonniers le combattent. Pour récompenser leur courage, et leur habileté, Louis XIV leur garantit le maintien de leurs privilèges, et leur octroie deux canons d’honneur.

En 1708, les canonniers participent, aux côtés des troupes françaises, à la défense de la ville lors du siège de 1708. Le Canonnier maître charron Jacques Boutry s’illustre par son ingéniosité pour réparer la porte d’eau, charnière de la défense lilloise. Il est récompensé par le maréchal de Boufflers qui l’anoblit.

Le siège de 1792, est le fait d’armes plus marquant de l’histoire des Canonniers. La confrérie de Sainte-Barbe a été dissoute, mais les confrères se sont tous engagés volontaires et servent dans le même bataillon « Égalité ». La résistance des Lillois est héroïque. Les Canonniers n’ont pas quitté les remparts de tout le siège, y compris le capitaine Charlemagne Ovigneur qui apprend que sa maison et ses ateliers brûlent, et que sa femme accouche la même nuit.

Napoléon Bonaparte rend hommage à cette résistance et c’est en tant que consul qu’il reforme un bataillon distinct de la garde nationale le 31 août 1803, le bataillon des canonniers sédentaires de Lille. Il leur offre deux canons Gribeauval, présentés au musée des canonniers, l’Hôtel qu’ils occupent toujours, et remet au capitaine Ovigneur, la Légion d’honneur.