Grant Cauchie

Rue de la grande chaussée

Attestée par la charte de 1066 sous le nom de Grande-Cauchie, la rue Grande-Chaussée est l’une des rues les plus anciennes de Lille, qui reliait la place du Marché (actuelle Grand’Place) au castrum1. À la même époque, la rue fait partie des rues où habitent les bourgeois de la ville. Elle ferait partie du forum de l’acte de fondation de la collégiale Saint-Pierre, qu’elle délimite2.

D’après une étude des caves médiévales du Vieux-Lille et des fouilles de 1909, une enceinte bordée d’un fossé passant à l’extrémité sud de la rue Grande-Chaussée l’aurait englobée dans le noyau originel de la ville.

Le navire sculpté au premier étage du 23 de la rue Grande-Chaussée et celui sur la balustrade de la fenêtre rappelle les écuries de l’auberge de la Nef d’Argent.

Ce lieu était le point de départ de l’incendie qui détruisit en 1545 200 maisons en bois comprenant une grande partie de celles de la rue Grande-Chaussée 3.

Le chaume était interdit pour la couverture des toits depuis 1527.

À la suite de ce désastre, le Magistrat de Lille interdit en 1567 la construction de maisons en bois4,5.

Cette réglementation fut longue à s’appliquer. Ainsi, il restait en 1699 encore 58 maisons en bois contre 25 en pierre6. La majorité des maisons actuelles sont donc postérieures.

C’est là, fixé en haut d’un balcon, qu’est tendu le bras en question. Entièrement doré, bien droit, la main ouverte, il semble nous indiquer la direction. Mais que symbolise-t-il réellement ?

Même l’origine fait débat. Certains attribuent l’apparition de cette sculpture au 17ème siècle. D’autres s’avancent au 16ème. On retrouve d’ailleurs une gravure de l’ancienne maison en bois (désormais un immeuble en pierres) sur trois étages qui ouvrait la rue autrefois nommée la rue « Grant Cauchie » dès le début du 16ème siècle. Depuis sa reconstruction en 1763, elle a connu différentes fonctions.
Pour certains, il donnerait la direction de la Rue de la Monnaie où était livré l’or destiné à frapper les pièces de monnaie. D’où le rappel de sa couleur. D’autres penchent plus vers la direction de l’Hôpital Comtesse (l’actuel Hospice Comtesse).

D’autres encore, l’associent à l’insigne d’un maître d’armes ou d’un gantier. En effet, selon les historiens, il n’était pas rare de retrouver un bras tendu en guise de signalétique vers ce genre de commerces. Sauf que, le rez-de-chaussée a été occupé successivement par des imprimeurs, un magasin d’objets religieux, une pharmacie…

Selon des hypothèses d’Edmond Lamblin publiées dans des notes pour la très illustre revue d’histoire de la Pharmacie en 1900, ce membre s’inscrirait dans la tradition des Graignards, des bustes et emblèmes grotesques que les apothicaires de Flandres et des plats pays installaient devant leurs devantures de pharmacies. Le bras d’or ne serait autre que l’ancêtre de la croix verte ou du caducée.