Grand-Place & Place du Théâtre

Grand place

La place du Général-de-Gaulle est un espace public urbain de la commune de Lille dans le département français du Nord en région Hauts-de-France. La place est de type grand-place qui se caractérise par un aspect complètement minéral que l’on retrouve dans de nombreuses villes des anciens Pays-Bas. Il s’agit de la place historique et principale de la ville.

Considérée jusqu’au xxie siècle comme une partie du forum cité en 1066 dans l’acte de fondation de la collégiale Saint-Pierre, la place aurait pour origine la volonté de l’échevinage de la ville d’en faire un marché, au xive siècle. La Deûle est canalisée, le sol est progressivement surélevé par des remblais, puis pavé afin de créer une place du Marché. Au xviie siècle, la construction de la bourse de commerce divise la place en Grand-Place et Petite-Place (actuelle place du Théâtre). Après la libération de Lille durant la Seconde Guerre mondiale, elle est renommée en hommage à Charles de Gaulle. La place est localement appelée « Grand’Place » ou, plus rarement, « place de la Déesse ».

La place du Général-de-Gaulle a conservé son rôle de grand-place : c’est toujours un lieu de fête et d’échanges, y compris commerciaux, et de manifestations de tous types. C’est toujours le cœur de la braderie de Lille. Le commerce des livres, avec la librairie le Furet du Nord et les nombreux bouquinistes, y est important également.

La place est bordée par divers bâtiments ; huit sont classés ou inscrits au titre des monuments historiques, parmi lesquels le Théâtre du Nord (ancienne Grande Garde) et la Vieille Bourse (ancienne bourse de commerce). Au centre de la place, trône la colonne de la Déesse. Érigée en 1845, elle représente l’héroïsme des Lillois durant le siège de Lille en 1792.

La colonne de la déesse est un monument commémoratif, inauguré le 8 octobre 1845, au centre de la Grand’Place de Lille, aujourd’hui place du Général-de-Gaulle, dans le département français du Nord en région Hauts-de-France.

Le monument, qui commémore l’héroïsme des Lillois lors du siège de Lille de 1792 par l’armée impériale, est composé d’une colonne et d’une statue de femme en son sommet.

Elle tient dans sa main droite un boutefeu, servant à allumer la mèche des canons, et montre de la gauche l’inscription du socle qui reprend la réponse du maire de Lille, François André-Bonte, refusant la reddition de la ville assiégée aux Impériaux, le 29 septembre 1792.

La statue de la Déesse au boute-feu est une œuvre de Théophile Bra, sculpteur douaisien. L’architecte du monument est Charles Benvignat. Elle prit le nom populaire de colonne de la Déesse peu de temps après son érection à la suite d’un poème publié localement à son sujet. À sa base, elle est entourée d’un bassin faisant fontaine, de conception plus récente.

La Vieille Bourse de Lille, nommée ainsi depuis la construction juste en face de la nouvelle Chambre de Commerce (ou Nouvelle Bourse) dans les années 1910, est l’un des monuments les plus prestigieux de la ville. Située entre la Grand’Place et la Place du Théâtre, elle est l’un des témoins de l’intense activité économique qui se déroulait à Lille durant le Grand Siècle. Elle a été construite en 1653 et a été classée monument historique en 1921 et 1923.

Le bâtiment, quadrangulaire, se compose de 24 demeures identiques qui renferment la cour intérieure, lieu où se donnent aujourd’hui rendez-vous bouquinistes, fleuristes, joueurs d’échecs, flâneurs et touristes.

L’édifice a été érigé en 1717, deux ans après la mort de Louis XIV qui avait conquis la ville en 1667. Il servait alors de corps de garde pour la garnison de la ville, dont la première mission a été d’établir l’ordre. Auparavant le site abritait depuis 1550 les Nouvelles Boucheries.

Le bâtiment, comme la porte de Paris, est typique de l’architecture française de l’époque. Un soleil sculpté sur le pignon de la façade, inscrite aux monuments historique, vient rendre hommage à Louis XIV et rappeler l’annexion de Lille par la France en 1667. On peut retrouver une représentation de cette façade dans un tableau de 1750 peint par François Watteau et exposé à l’hospice Comtesse à Lille.

Figurent également sur le pignon un écusson aux armes de Lille et une horloge

Le balcon du premier étage est depuis cette époque le témoin de plusieurs évènements lillois. De nos jours encore, le balcon sert très fréquemment de tribune lors de manifestations diverses.

Le , en pleine braderie de Lille, le général Achille Testelin, nommé préfet du Nord, y proclame la République.

Le , le général Lebas, gouverneur de Lille, y annonce à la foule massée sur la Grand’Place le décret de mobilisation générale daté du même jour.

Edifié entre 1685 et 1687 sur les plans de l’architecte Julien Destrée par le maître d’œuvre Simon Vollant, le rang est une reconstruction de 14 maisons de bois, construites en 1551 lors de la démolition de la vieille halle aux draps et de son lotissement en 14 parcelles égales, pour répondre aux contraintes d’harmonisation imposées par la Magistrat. Adoptées en 1674, elles comprennent des règles d’alignement et de hauteur, avec un plan à deux ou trois étages et un grenier mansardé érigés sur une grande cave, le tout construit uniquement en pierre et briques. L’origine du lotissement sur lequel le rang est bâti se retrouve dans son appellation de la fin du xviie siècle, où il est encore désigné sous le nom de « rang des détailleurs de drap ».

Le rang doit son nom actuel à un belvédère érigé par le duc de Bourgogne, Philippe Le Bon, en 1425, situé juste en face, sur l’actuelle place du théâtre, et démoli en 1651. Les origines du nom Beauregard donné au belvédère sont disputées, mais l’explication la plus simple est sans doute qu’au xve siècle, le nom italien belvedere ne s’était pas encore imposé pour désigner ce que l’on appelait alors un « beauregard ».

En 1903, un incendie ravage le précédent opéra construit au même endroit par Michel-Joseph Lequeux en 1785. La municipalité décide alors de lancer un concours pour la construction du nouvel édifice. Le lauréat du concours est l’architecte Louis Marie Cordonnier, dont l’inspiration puise du côté de Victor Louis et de Charles Garnier et des théâtres à l’italienne.

Les travaux sont engagés en 1907 sur un sol difficile. 1 050 pieux en béton sont plantés sur près de 5 mètres de profondeur pour assurer les fondations de l’édifice. Le béton armé selon le procédé Hennebique, habillé de pierres de Soignies et de Savonnières, forme également le corps de l’édifice.

En 1914, alors qu’il n’est pas encore tout à fait terminé, les Allemands l’occupent et réquisitionnent une partie des meubles et du matériel de l’autre opéra lillois, le théâtre Sébastopol. C’est la raison pour laquelle les sièges sont actuellement rouges alors que le projet initial prévoyait des sièges bleus (couleur dominante du projet de Cordonnier, seule la rosace du plafond garde la trace de cette volonté). Les Allemands achèvent les travaux et inscrivent sur son fronton « Théâtre allemand ».

La première représentation a lieu à Noël 1915, sous la présidence du Kronprinz Rupprecht de Bavière et du gouverneur von Heinrich, commandant des forces d’occupation de la place de Lille. Des artistes berlinois interprètent Iphigénie de Goethe, un Prélude symphonique et Festklange de Liszt. Par la suite, on y joue les Nibelungen et des opérettes ; la population civile est invitée à assister à ces représentations qu’elle boude. Les artistes allemands ne quittent l’Opéra que fin , non sans avoir détruit tous les décors et machineries de scène. En quatre années d’occupation, une centaine de représentations auront eu lieu.

Une chambre de commerce est fondée à Lille par un arrêt du Conseil d’État du 30 août 1701. Supprimée pendant la Révolution, le 27 décembre 1791, elle est recréée le 3 nivôse an XI et effectivement installée le 14 février 1803 avec comme circonscription les arrondissements de Lille, Douai, Cambrai, Valenciennes et Avesnes-sur-Helpe. À la fin du xixe siècle, la chambre de commerce est à la recherche d’un immeuble destiné à réunir ses services et le musée commercial. Plusieurs solutions sont envisagées, comme l’occupation de l’ancien Mont-de-Piété, rue du Lombard, l’occupation complète de la Vieille Bourse, après la suppression des magasins et la couverture de la cour, ou la construction d’un bâtiment dans le marché Saint-Nicolas, derrière la Grande Garde.

En 1905, la municipalité propose un emplacement à l’entrée du Grand Boulevard destiné à relier Lille à Roubaix et Tourcoing, dont la construction vient d’être décidée. Cette proposition est examinée lors d’une réunion de la commission de la chambre le 12 janvier 1906, au cours de laquelle elle charge Louis Marie Cordonnier d’établir des avant-projets. En mars 1906, la chambre adopte le principe de l’érection d’une nouvelle Bourse sur l’emplacement proposé et, le 4 mai de la même année, nomme officiellement Louis Marie Cordonnier architecte du projet. Interrompus par la guerre, les travaux ne reprennent qu’en 1919 pour une installation des services de la chambre dans la nouvelle Bourse à la fin de l’année 1920.

L’idée de développer des espaces commerciaux, brasserie, restaurant et magasins, est alors abandonnée, la chambre utilisant rapidement l’ensemble du bâtiment en raison du développement de ses activités de soutien à l’industrie dans le cadre de la Reconstruction2. Le 1er juin 1940, l’Armée allemande arrive à Lille, après de violents combats dans les faubourgs de la ville. En 1950, une nouvelle aile est ajoutée côté rue de la Grande-Chaussée, qui accueille la galerie du Port et le jardin d’hiver, orné de fresques réalisées par Émile Flamant. En 1966, les chambres de Lille, Roubaix et Tourcoing fusionnent pour donner naissance à la chambre de commerce et d’industrie de Lille Métropole.

Le bâtiment est inscrit au titre des monuments historiques le 10 juillet 20153, avant d’être classé le 16 juin 20164.